Les invasions biologiques, notamment de rongeurs, sont responsables d’une part importante de l’érosion de la biodiversité, de la propagation de nombreux réservoirs, vecteurs et agents pathogènes, ainsi que de la dissémination de ravageurs des cultures et des stocks qui pèsent lourdement sur la sécurité alimentaire mondiale. Les échanges internationaux constituent le moteur principal des invasions biologiques. Les grands ports, vastes infrastructures industrielles nodales, représentent ainsi les principaux points d’entrée des organismes envahissants. Bien que peu de données scientifiques soient disponibles pour orienter l’action des acteur.rices portuaires dans ce domaine, plusieurs réglementations internationales visent à encourager la lutte contre ces invasions. Dans le Port Autonome de Cotonou au Bénin, La Plateforme Portuaire de Surveillance Environnementale a été officiellement inaugurée à la fin de l’année 2021. Cette plateforme constitue le premier laboratoire dédié à la surveillance et l’appui à la gestion des espèces envahissantes à voir le jour au sein d’un port africain. Sa mise en œuvre est le fruit de nombreuses interactions entre partenaires académiques et non-académiques et constitue un exemple emblématique de l’opérationnalisation possible de la recherche scientifique au service d’enjeux de société. C’est cette expérience de longue haleine, toujours en cours, que les intervenants proposent de partager.